Salut tout le monde! Si l’idée d’assembler une guitare en kit vous a déjà traversé l’esprit, vous avez sûrement été inondé de vidéos qui promettent une expérience ultra simple : on visse deux-trois trucs, pas besoin de finition, et hop, ça joue, c’est merveilleux! Mais avouons-le, la vie est rarement aussi simple, surtout quand on est un peu sceptique comme moi.
C’est pourquoi j’ai décidé de me lancer dans l’assemblage d’un kit Leo James de type Stratocaster et de vous partager la vraie expérience. L’objectif n’était pas juste d’avoir un instrument qui fait du son, mais bien une guitare dont je serais vraiment fier. On a déjà couvert l’unboxing, l’évaluation des problèmes, les corrections nécessaires, et la finition dans les vidéos précédentes. Aujourd’hui, c’est le moment de vérité : on fait l’assemblage final et on livre le verdict! On fait ça tout de suite.
Étape 1 : Le cœur de la bête – l’assemblage
Fixer le manche : un bon « fit »
Première étape, on assemble le manche avec la petite plaque et les vis fournies. On se souvient qu’on avait un « fit » impeccable, ce qui est une excellente base.
- Truc de pro (et anti-bourrin!) : Pour faciliter l’insertion des vis et éviter de briser les têtes, utilisez un peu de savon sur les filets de la vis avant de les insérer. Ça glisse tout seul, et vous forcez beaucoup moins.
- Attention! Nul besoin de serrer trop fort à cette étape. Allez-y à la main, juste pour vous assurer que c’est bien au fond. Trop serrer les vis du manche peut créer une bosse sur la touche de l’autre côté. Personne ne veut ça!
L’isolation des cavités : une affaire de conductivité
La prochaine étape, c’est l’isolation des cavités avec le ruban de cuivre fourni. Je voulais m’assurer que la colle du ruban était conductrice. J’ai donc appliqué deux mini bandes qui se chevauchent, puis j’ai testé la continuité avec mon multimètre. Verdict : pas de continuité! La colle n’est pas conductrice.
Ça veut dire qu’il faut utiliser une méthode où l’on s’assure d’une bonne conductivité entre chaque bande de ruban (j’ai une vidéo qui explique ça en détail si jamais ça vous arrive!). C’est un travail assez minutieux, surtout dans les coins. J’utilise un petit outil pour bien presser sans déchirer le ruban. L’idée, c’est d’utiliser les bandes les plus longues possible, car comme le ruban à l’arrière du pickguard est relié à la masse, toute cette cage sera mise à la masse une fois assemblée. C’est long, c’est fastidieux, mais c’est essentiel pour éviter les bruits parasites. J’ai même manqué de ruban de cuivre et j’ai dû finir avec du ruban d’aluminium pour l’arrière du pickguard. L’important, c’est la continuité!
Installer les clés : alignement parfait
J’ai pas suivi l’ordre du manuel à la lettre, on est entre nous, on connaît les morceaux d’une guitare! L’installation des mécaniques (clés) est assez standard : la clé par en dessous, une rondelle, puis un écrou par-dessus. Je les installe toutes, mais sans les serrer à fond.
Pour les aligner parfaitement, j’utilise une règle. Ça garantit une ligne bien droite avant de les fixer. Une douille de 10 mm serrée à la main suffit amplement pour cette étape.
Étape 2 : L’électronique et la quincaillerie
Raccorder l’électronique : sans soudure, c’est la vie!
Le kit Leo James est super pour ça : les connexions sont sans soudure! On a seulement deux connecteurs à brancher. Il faut juste s’assurer de bien passer le fil de mise à la terre du trémolo et le connecteur du jack de sortie dans la cavité. Tous les raccordements des potentiomètres de volume, de tonalité et de l’interrupteur des micros sont déjà faits. Il ne reste qu’à fixer le pickguard.
La prise jack est simple à brancher, avec un bon « clic » satisfaisant, puis on la fixe avec deux vis.
Le trémolo : durcir les ancrages
Avant de fixer le trémolo, j’ai remarqué que le bois du corps était plutôt mou. J’ai donc décidé d’utiliser de la cyanoacrylate (colle « super glue ») pour imprégner et durcir les perforations. Il suffit d’en appliquer et de laisser le bois l’absorber. Ça durcira dans le bois et stabilisera les ancrages du trémolo. J’ai fait la même chose pour les attaches de courroie!
Pour le trémolo lui-même, on installe les six vis. Attention : on ne les visse pas à fond pour fixer le trémolo en place, mais bien pour l’ancrer. Il faut qu’il y ait un léger jeu pour qu’il puisse bouger. Le système d’ancrage du trémolo a aussi une connexion sans soudure pour la mise à la terre des cordes, fixée par deux vis dans le corps.
Pour une Strat avec un trémolo vintage et des cordes 9-42 (parfois accordée en Mi bémol), j’utilise seulement deux ressorts de trémolo. Petite anecdote : j’ai réalisé que j’avais emprisonné le câble de mise à la terre en installant les ressorts. La beauté des connecteurs sans soudure, c’est qu’on peut défaire et refaire facilement!
Étape 3 : Le réglage crucial – sillet et hauteur des cordes
Les cordes et le sillet : l’art de l’ajustement
Les cordes fournies sont de qualité minimale pour un essai, mais parfaites pour le setup initial. Dès la pose des cordes, j’ai réalisé que le sillet était terriblement haut. Ça rendait la guitare désaccordée quand on jouait aux premières cases. Clairement, il fallait intervenir!
J’ai utilisé une astuce pour écarter les cordes sans tension, ce qui permet de travailler sur le sillet en toute aisance. Mon premier essai pour le retirer? Tournevis carré et marteau… un peu bourrin, j’avoue! Ça n’a pas bougé. J’ai donc opté pour un tournevis de précision très mince pour faire levier et soulever le sillet. Et voilà, proprement, sans éclat!
J’ai mesuré l’espace : environ 4.3 mm entre le fond du sillet et l’encoche, alors que la frette fait à peu près 1 mm. Ça me disait environ 1 mm à retirer. J’ai décidé de sabler par en dessous avec du papier sablé, car les encoches étaient déjà bien faites. C’est beaucoup plus facile d’enlever de la matière à plat. J’y suis allé progressivement, en testant souvent, jusqu’à obtenir une hauteur acceptable. J’en ai aussi profité pour adoucir les arêtes du sillet pour plus de confort.
Les guides-cordes et le « setup » initial
Comme toute Stratocaster qui se respecte, avec une tête droite, on a besoin de petits guides-cordes pour ajouter de la tension descendante aux cordes. Sans ça, vous risquez d’avoir un effet un peu « sitard » sur les cordes, car elles n’appuieraient pas assez contre le sillet.
Ensuite, on passe au setup initial.
- Courbure du manche : J’ai eu de la chance, elle était parfaite, aucun ajustement nécessaire!
- Hauteur des cordes : En prenant comme référence un rayon de touche de 12 pouces, j’ai relevé toutes les cordes. J’ai descendu la 6e corde à ma hauteur désirée, puis la 1ère corde à une hauteur raisonnable. Ensuite, j’ai ajusté toutes les autres cordes (de 2 à 5) pour suivre la courbure de la touche, en utilisant la 6e et la 1ère comme références.
Étape 4 : Les dernières touches et le verdict
Hauteur des micros et attaches de courroie
Pour la hauteur des micros, c’est une question de goût. Trop bas, le niveau de sortie est faible. Trop haut, les aimants peuvent tirer sur les cordes et les empêcher de vibrer librement. J’y suis allé par essai-erreur, à l’oreille, pour trouver le juste milieu.
Les ancrages de courroie ont été durcis à la cyanoacrylate, et j’ai installé des straplocks fournis avec le kit sur une courroie. Une belle touche!
L’intonation : la touche finale indispensable
Finalement, le réglage d’intonation. On compare la note à la 12e case avec l’harmonique à la 12e case. On utilise les vis des pontets pour ajuster la longueur de la corde afin que ces deux notes soient identiques, soit à l’oreille, soit avec un accordeur. C’est ce qui permet d’être accordé sur tout le manche, même quand on joue en haut. (J’ai une vidéo qui explique ça plus en détail si ça vous intéresse!)
J’ai installé la petite plaque à l’arrière pour compléter le tout. Et bien sûr, comme on a terminé l’assemblage, on retire le plastique protecteur! C’est presque de l’ASMR! (J’aurais pu le faire avant d’installer les cordes, ça aurait été plus facile, mais bon!)
Le verdict final : une base solide pour apprendre
Alors, cette série sur l’assemblage du kit Leo James style Stratocaster? Intéressant? Définitivement oui! Simple? Relativement.
Au final, je suis vraiment très content du résultat. Cette guitare se compare très bien à d’autres instruments que j’ai, comme ma petite Peavey Raptor, en termes de jouabilité et de fonctionnalités. Est-ce qu’elle pourrait bénéficier d’un upgrade au niveau des micros, des mécaniques? Absolument! Est-ce nécessaire pour l’apprécier? Pas du tout! Elle est tout à fait jouable telle quelle, et je peux la garder ainsi ou l’améliorer plus tard.
Ce kit abordable (le moins cher que j’ai trouvé en ligne!) n’offre pas l’expérience « miraculeuse » que l’on voit parfois sur internet. Personnellement, je n’aurais pas été satisfait de l’assembler tel quel et de jouer dessus. Elle aurait probablement été injouable, surtout aux premières frettes, à cause de la hauteur du sillet.
C’est là la grande leçon : ces kits sont une excellente base pour apprendre. Ils permettent de résoudre des problèmes, de se faire la main sur les ajustements, les corrections, le travail des frettes, etc. J’ai réalisé que le « feeling » d’une guitare, sa jouabilité, tient non seulement à la forme du manche, au poids du corps et à la balance de l’instrument, mais une très grosse partie (les trois quarts, dirais-je!) vient des frettes et du sillet.
Ironiquement, ce sont des éléments qui demandent du temps humain pour être peaufinés et rendus parfaits. Il ne faut donc pas s’attendre à ce qu’un instrument sorti rapidement d’une usine atteigne un niveau de jeu élevé sans cette intervention humaine. Soit l’usine a déjà des humains pour faire ces réglages, soit il faut apprendre à les faire soi-même. C’est là toute la valeur ajoutée que l’on peut obtenir d’un instrument, et c’est aussi ce qui justifie le coût des guitares plus haut de gamme où ce temps humain a été investi.
N’hésitez pas à me laisser vos impressions sur ce projet en commentaire! Avez-vous déjà tenté d’assembler une guitare en kit ou simplement bidouillé sur vos instruments? Ce n’est que le début, car j’ai déjà plein d’autres projets qui s’accumulent et j’ai hâte de vous les montrer!
En attendant la prochaine vidéo, on joue de la guitare, on bidouille sur nos instruments. Moi, je retourne travailler sur les prochaines vidéos, et on se revoit très bientôt!