Aujourd’hui, je vous emmène dans une aventure un peu spéciale : ma toute première planimétrie complète de frettes en tant qu’amateur, sur ma guitare en noyer. Accrochez-vous, car vous allez découvrir si ce genre de manipulation est à la portée de tout le monde ou s’il vaut mieux laisser ça aux luthiers professionnels. Vais-je réussir ? Vais-je ruiner ma guitare ? Vous le saurez en lisant cet article !
Pourquoi une planimétrie ?
Je savais que ma guitare avait besoin d’un nivellement de frettes depuis un moment. Certaines frettes étaient relevées, et même si j’en avais recollé quelques-unes dans une vidéo précédente, ce n’était pas suffisant. Il y avait des zones de frise à plusieurs endroits du manche, et la planimétrie s’imposait comme la solution.
Les étapes de la planimétrie :
- Préparation du manche :
- J’ai commencé par retirer le manche de la guitare.
- Je l’ai ensuite fixé sur un support à l’aide de serre-joints en bois, de manière à ce qu’il soit stable et immobile.
- Retrait du sillet :
- Avec un exacto, j’ai coupé la finition autour du sillet pour pouvoir le retirer sans l’endommager.
- J’ai ensuite utilisé un bloc de bois et une petite scie pour tapoter délicatement à l’arrière du sillet et le faire sortir.
- Vérification du manche :
- À l’aide d’une règle crantée, j’ai vérifié que le manche était bien droit.
- J’ai effectué un petit ajustement du truss rod pour le rendre parfaitement plat, car c’est la référence sur laquelle on se base pour juger de la planéité des frettes.
- Identification des frettes hautes :
- Avec un fret rocker, j’ai identifié les frettes qui étaient plus hautes que les autres.
- Cet outil est très pratique car il permet de vérifier l’équilibre entre trois frettes et de détecter les irrégularités.
- J’ai marqué les frettes problématiques avec un marqueur rouge pour les identifier facilement.
- Masquage de la touche :
- J’ai masqué l’ensemble de la touche avec du ruban adhésif pour la protéger pendant le processus de planimétrie.
- J’ai utilisé une technique spéciale avec deux couches de ruban pour faciliter le retrait à la fin.
- J’ai découpé l’excédent de ruban au ras des frettes avec un exacto pour une protection optimale.
- Préparation du bloc de ponçage :
- J’ai utilisé un niveau Stanley Fat Max comme bloc de ponçage, car il est large, plat et rigide.
- J’ai recouvert un côté du niveau de ruban adhésif pour y fixer le papier de verre.
- J’ai utilisé du papier de verre grain 320 pour commencer le ponçage.
- Comme je n’avais pas de papier de verre en rouleau, j’ai découpé des bandes dans des feuilles et je les ai fixées sur le niveau avec de la colle cyanoacrylate et un accélérateur de collage maison.
- Ponçage des frettes :
- J’ai passé le bloc de ponçage sur les frettes en faisant des mouvements réguliers et uniformes, sans appuyer trop fort.
- J’ai vérifié régulièrement le progrès en observant les marques de marqueur sur les frettes.
- J’ai insisté un peu plus sur les frettes les plus hautes et sur les dernières frettes, qui peuvent être légèrement plus basses que les autres.
- Vérification de la planéité :
- J’ai utilisé à nouveau le fret rocker pour m’assurer que toutes les frettes étaient parfaitement planes.
- J’ai constaté qu’il restait quelques petits creux sur certaines frettes, que je vais devoir corriger ultérieurement.
- Arrondi des frettes :
- J’ai utilisé une lime à frette pour redonner une forme arrondie au sommet des frettes.
- J’ai marqué les frettes avec un marqueur pour contrôler le processus et m’assurer de ne pas trop enlever de matière.
- J’ai limé chaque frette jusqu’à ce que le marqueur disparaisse progressivement, en laissant une fine ligne bleue sur le dessus.
- Ponçage fin :
- J’ai utilisé du papier de verre de différents grains (400, 600, 1000, 1500) pour éliminer les rayures laissées par la lime et polir les frettes.
- J’ai poncé dans le sens du manche, puis perpendiculairement, en insistant sur les côtés des frettes.
- Polissage des frettes :
- J’ai utilisé un produit de polissage pour métaux pour redonner de l’éclat aux frettes.
- J’ai appliqué le produit sur les frettes et je l’ai frotté avec un chiffon doux jusqu’à obtenir un résultat brillant.
Le résultat final :
Après plusieurs heures de travail, ma première planimétrie est enfin terminée ! Le résultat est satisfaisant dans l’ensemble : le manche est plus jouable, les frises ont disparu, et les frettes sont brillantes et lisses.
Bien sûr, il y a toujours des points à améliorer. J’ai quelques frettes qui auraient mérité un ajustement plus précis, et je dois encore m’occuper des deux indentations que j’ai remarquées lors de la vérification de la planéité. Mais pour une première fois, je suis content du résultat.
Conclusion :
La planimétrie de frettes est une opération délicate qui demande patience, précision et rigueur. Ce n’est pas quelque chose qu’on fait à la légère, mais avec les bons outils et les bonnes informations, c’est tout à fait réalisable en tant qu’amateur.
J’espère que cet article vous aura été utile et vous aura donné envie de vous lancer dans la planimétrie de votre propre guitare. N’hésitez pas à partager vos expériences et vos questions dans les commentaires !
À très bientôt pour de nouvelles aventures guitaristiques !